ArticleL’étiquette, cette nouvelle star

Celle que nous voulions à tout prix cacher, déchirer, découper, n’a pas dit son dernier mot. Et pour cause. Aujourd’hui elle revient plus fière que jamais et il paraît qu’elle donne de la valeur au produit. On vous explique.

 

Remets ce sticker que je ne saurais voir.

Vous avez surement croisé, ou même que vous avez un.e ami.e comme ça. Celui ou celle qui ne souhaite absolument pas retirer son autocollant sur sa casquette New Era. Cela serait même une faute grave d’après les “on dit”. Vous n’osez pas lui demander pourquoi alors vous regardez sur google et vous trouvez des forums et des vidéos Youtube dédiés à cette problématique. On a sélectionné cette réponse de l’article Headict : “Il y a deux raisons, deux arguments autour du sujet : l’authenticité de la casquette et le style. En effet, l’autocollant est un signe visible qui atteste qu’il s’agit bien d’une snapback New Era. C’est une façon de dire “C’est une vraie”. La marque New Era elle-même explique que l’autocollant est une preuve d’authenticité et qu’il fait entièrement partie du processus de fabrication de la casquette. Ensuite il y a l’aspect style. Comme tout ce qui devient à la mode, l’histoire est simple : un jour un type garde l’autocollant sur sa visière, d’autres types ont trouvé ça cool, ils ont fait pareil, et ainsi de suite… C’est comme garder l’étiquette sur certaines sneakers.” Et les sneakers on y revient justement plus tard …

 

L’étiquette, le nouveau logo

L’iconique sac Chanel n’aurait pas la même valeur sans son logo. C’est d’ailleurs ce qu’ont repris les grandes enseignes comme Zara, H&M ou Mango en s’inspirant des formes de ces sacs, le logo en moins (donc le prix en moins également). Idem pour la semelle rouge Louboutin, reconnaissable dès qu’une personne se met à courir ou s’installe en terrasse jambes croisées de manière à ce que la semelle soit visible. Le coloris peut remplacer un logo comme le rouge Ferrari, par exemple. Mais aujourd’hui les marques vont plus loin avec des étiquettes reconnaissables de loin, lavage à la main obligé pour certaines pièces. L’étiquette revient plus fière que jamais. La marque Off White l’a bien compris et en a fait son ADN.

Les nouveaux traders de la basket

Qu’ils.elles soient étudiant.es, amateurs.trices de sneakers, très loin de cet univers, salarié.e ou chef.fe d’entreprise, les nouveaux revendeurs de baskets connaissent les dernières pièces à acquérir, comment les revendre, où et quand. Et pour que les paires de baskets prennent de la valeur, il ne faut pas les porter. A part si vous êtes Michael Jordan avec sa paire de Air Jordan revendue 615 000$. Ce qui semble être un passe temps devient un métier à plein temps, téléphone dans une main, basket dans l’autre. Jonglant entre Vinted, Stock X, Le bon Coin, Depop ou les groupes spécialisés sur Instagram et Facebook. Et les prix grimpent vite pour avoir accès à cette dernière Air Max aux coloris introuvables en boutique. Il y a celles.ceux qui ne cherchent même plus à s’acheter une paire pour eux.elles -mêmes. Il chausse du 43 et pourtant il refresh une page pour avoir cette sneakers en taille 37. Pourquoi ? Elle va se revendre rapidement. On se souvient (pour certain.es) de l’étiquette que l’on conservait sur sa paire de Timberland pour faire plus “authentique”. Rien n’a vraiment changé en deux décennies si ce n’est les plateformes qui viennent remplacer le bouche à oreille pour s’offrir la dernière paire de sneakers.

 

Sonia Tabbah, co founder & head of strategy 

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