Pour Éric Briones, auteur du livre Luxe et Résiliences : les clés pour rebondir face aux crises (éditions Dunod), le regain d’intérêt pour l’esthétique des années 1990 n’a rien de surprenant : “On peut dire que cela était presque écrit. En période de crise économique, sanitaire ou politique, comme celle que nous traversons aujourd’hui, on remarque un retour très fort vers la non-opulence. Comme une réponse mesurée à la folie du monde. La crise de 1929 a vu quant à elle éclore le travail de Coco Chanel, et celui-ci était tourné vers le noir, la liberté de mouvement, l’allègement du vêtement… Retrouver aujourd’hui l’épure des années 1990 s’inscrit parfaitement dans ce refus de l ’opulence, cette envie d ’un retour à l ’essentiel, à l’important.”

Nous pourrions aussi noter l’émergence des comptes Instagram et TikTok qui reprennent cette tendance : @neontalk, @retrogeist @nineties.memes.

Et si l’explication se trouvait dans le fait de porter des vêtements qui nous rappellent une époque qui paraissait plus simple ? Sans internet, sans smartphone, sans réseaux sociaux, sans une vie à 1000 à l’heure. Le fait de porter un pull molletonné, des UGGs et une doudoune flashy nous renvoie directement à un époque nostalgique, un passé qui rassure, une valeur sûre.

De bons basiques, comme l’époque de la série Friends (série qui n’a pas pris une seule ride malgré une fin de tournage en 2004 et 10 ans de tournage). Rappelons que cette décennie était à une mode décontractée : jean larges, baggy, pull oversize… Cette tendance pourrait aujourd’hui se rapprocher de la mode homewear, effet recherché par les fashionistas.

Un mélange de décontraction avec toujours un accessoire plus casual pour casser l’effet pyjama. Nous sommes entrés dans l’ère du bien-être qui passe avant le regard des autres. Et c’est une bonne chose.